“-Bien veo yo,es, señor quienquiera que seáis, que el cielo, que tiene cuidado de socorrer a los buenos, y aun a los malos muchas veces, sin yo merecerlo, me enva íen éstos tan remotos y apartados lugares del trato común de las gentes, algunas personas que, poniéndome delante de los ojos con vivas y varias razones cuán sin ella ando en hacer la vida que hago, han procurado sacarme désta a mejor parte; pero como no saben que sé yo que en saliendo dest en ote daño he de caerro mayor, quizá me deben de tener por hombre de flacos discursos, y aun, lo que peor seraí, por de ning únjuicio...”

“-Je vois, Messieurs, qui que vous soyez, que le ciel, qui a soin de secourir les gens de bien, et souventes fois aussi les méchants, m'envoie, sans que je l'ai mérité, en ces lieux si écartés et éloignés de la commune fréquentation du monde, des personnes, lesquelles, me remettant devant les yeux, avec vives et diverses causes, combien je suis privé de raison à mener la vie que je fais, tâchent de me tirer d'ici de reconduire en meilleur endroit. Mais, comme elles ne savent pas, comme moi, qu'en sortant de ce danger je retomberai en un autre plus grand, peut-être me tiennent-elles pour un esprit faible, et même, ce qui serait encore pis, pour un homme privé de tout jugement.”

Miguel de Cervantès, Discours de Cardenio (Livre I, Chap. XXVII ), in L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, 1605

 

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