Fantaisie
C'est l'été.
Il y a un petit appartement au sixième, sous les combles ; une chambre simple, ensoleillée, avec un grand lit et un coin cuisine. La douche est encore toute vaporeuse.
Par les fenêtres ouvertes sur la rue, un air chaud s'engouffre en volutes placides, et gonfle les rideaux rouges qui, animés soudain, dessinent au-dessus du sol des arabesques gracieuses, douces comme une caresse.
Nous sommes nus, étendus côte à côte sur le lit défait.
Sa peau tiède est encore humide, parfumée. Des gouttes d'eau roulent le long de ses cheveux, qu'elle délivre, mutine, sur mes joues et sur mon torse nu, provoquant mes sursauts voluptueux.
(Tout à l'heure, je ferai semblant de vouloir te chatouiller et nous nous débattrons rageusement, laissant sur les draps la marque sombre de nos corps humides, et fièrement je porterai les stigmates roses de tes morsures à mon bras droit).
(avril 2006)
