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Sciences-Po
Vivement la quille

Que fait-on à Sciences-Po ?

1ère et 2ème années : "années préparatoires", à Paris.
3ème année à l'étranger, soit en université (dans le cadre d'échanges), soit en entreprise (française ou non).
4 et 5ème années : années du diplôme, à Paris.
 
 

Le Concours de Sciences-Po

Chiffres officiels pour l'année 2004-2005

(Sciences-Po Info, La Newsletter, 1er Octobre 2004)

"En première année, 148 élèves (sur 1811 candidats) ont passé avec succès l’examen d’entrée, 111 titulaires d’une mention Très Bien au baccalauréat ont été sélectionnés sur dossier et 45 élèves ont été admis par le biais des Conventions Education Prioritaire.

L’admission en deuxième année comportait pour la première fois un oral d’admission. 163 nouveaux élèves ont donc été ainsi admis sur les 287 candidats admissibles. Parmi eux, 226 avaient été sélectionnés à l’issue des épreuves écrites qui, elles-mêmes, avaient rassemblé 2118 candidats. 59 autres candidats ayant obtenu leur baccalauréat avec mention Très Bien en 2003 sont directement arrivés à la phase d’admissibilité après examen de leur dossier.

Au niveau du Master, les épreuves écrites ont permis de retenir 647 admissibles parmi 2343 candidats. Ils étaient au final 288 admis après les examens oraux. 17 élèves ont été également admis dans le cadre de la formation continue diplômante."

Quelques conseils utiles pour passer le concours de Sciences-Po

Il est possible d'intégrer Sciences-Po :
-Juste après le bac, pour entrer en première année. (Bac+0)
-Un an après le bac, pour entrer en deuxième année. (Bac+1)
-En quatrième année, après des études universitaires ou de classes prépa, par exemple. (Bac+2)

Il faut également savoir que le concours n'est pas la seule voie d'entrée à Sciences-Po.
Comme vous le savez peut-être, il existe aussi deux modes de recrutement sur examen de dossier : -Pour les tituaires de la mention très bien au bac, d'abord, et, depuis 2001, pour certains lycéens sélectionnés par certains établissements en accord avec Sciences-Po (Conventions ZEP).
Ces derniers doivent cependant se livrer à un exercice supplémentaire difficile : un examen oral devant un jury parfois déstabilisant (d'après les échos que j'ai pu en avoir).

Maintenant, pour ce qui est de l'entrée par concours à Sciences-Po, et nous parlons là de Sciences-Po Paris (car je connais fort peu de choses sur les IEP de Province), je vais récapituler les choses selon un plan "sciences-po", en deux parties et deux sous-parties : d'abord quelle année choisir, ensuite quelques conseils pour le concours.

A. Le choix de l'année

1.- La première ou la deuxième année :

La première année et la deuxième année, c'est ce que l'on appelait autrefois "année préparatoire" (année aujourd’hui étalée sur deux ans). On y apprend les méthodes de Sciences-Po, les exercices imposés (exposés oraux, fiches techniques,...). On y fait des rencontres, on entre dans un monde nouveau, en somme. L'emploi du temps n'est pas tellement lourd, ni le travail trop accaparant (ça dépend des moments) : c'est une année où l'on peut se permettre de sortir, de profiter de Paris, tout en se formant de manière efficace et en apprenant un certain nombre de choses, en gardant une culture générale, notamment à travers les "options facultatives", qui sont souvent extrêmement intéressantes.
C’est sans doute cela l’"esprit" de Sciences-Po, si Sciences-Po a un esprit.

La deuxième année, il est assez facile d'y entrer après avoir fait une bonne hypokhagne.

 2.- La quatrième année :
L'entrée en 4e année est semble t-il plus difficle (d'après ce que j'entends dire). De plus, on rate la 3ème année, qui doit se dérouler à l'étranger( soit en université, soit en entreprise), ce qui peut être une expérience intéressante et vraiment enrichissante. D'autant que le choix des destinations est suffisamment diversifié pour permettre à chacun de trouver à peu-près son bonheur.

Sinon, je sais peu de choses sur la 4e année, sinon qu'elle est déjà plus "orientée" professionellement.
 

B. Le Concours : quelques conseils utiles ou superflus.

1.- Conseils généraux, préparation du concours.

Ce que je peux conseiller, en revanche, c'est de se consacrer entièrement au concours si tu veux vraiement rentrer à Sciences-Po.
Le fait que l'entrée se fasse sur concours impose de prendre un certain nombre de mesures élémentaire d'hygiène de vie, si j'ose dire.
Si possible, y consacrer son esprit (pas forcément tout son temps) au moins pendant un mois avant le concours.
Si possible, même, intégrer une prépa spécialisée... Sur Paris, le lycée Lakanal propose une prépa sans doute plus performante et surtout bien moins chère que les boîtes à concours privées. Je le sais bien, j'avais été pris en prépa d'été à Lakanal (coût : 2000 F pour un mois de cours, avec quatre ou cinq profs, de la mi-juillet à la mi-août. Les cours sont le matin, et on peut déjeuner sur place, à l'ombre sous les marronniers avec les professeurs (précisions ici). En outre l'Ecole Centrale toute proche loue des chambres aux provinciaux égarés).
Mais même sans faire de prépa, l'important est bien de se consacrer mentalement au concours, de se mettre en condition, de se répéter les conseils de base de tous les concours, de toutes les dissertations.

Le jour du concours, s'efforcer de formuler une pensée qui ne soit pas scolaire. Les premiers de la classe les plus travailleurs ne font pas forcément les meilleures copies. La pensée ne doit pas sentir la récitation : le correcteur aime à sentir un esprit, une âme dans la copie qu'il lit.
Se rappeler que nous sommes dans un concours, que par conséquent le but du jeu est bien de se distinguer de la masse des candidats lambdas, de réveiller un peu le correcteur assoupi.
La pensée doit être libre, mais toujours précise. Les approximations ne pardonnent pas : il faut donc combiner, jongler avec ses connaissances et tourner les choses à son avantage.
Ne jamais se laisser aller à la panique : au fond, rien n'est bien grave dans l'existence (si ce n'est l'amour et la mort).

2.- Les épreuves, conseils.

Dans l'épreuve de culture générale, il faut savoir que les travaux sont corrigés par des profs de philo, d'histoire et de français... Il faut donc penser à tous les cas de figure possibles.
Attention à ne pas faire de philosophie trop assommante, c'est-à-dire trop scolaire ; ce n’est pas l’épreuve de philo du bac...
Cependant, les esprits brillants, originaux ou vraiment profonds sont toujours récompensés.
Inutile d'abreuver à l'excès les correcteurs de références faciles à l'actualité : il faut en tous cas que ces exemples d'actualité (comme d'ailleurs tout exemple) soient parfaitement choisis, justifiés, interprétés, et insérés dans la dissertation ou dans le commentaire.

Pour ce qui est de l'épreuve d'histoire, il sera assez facile de se distinguer en fournissant un travail d'analyse large, en identifiant et en associant de grands mouvements historiques, sociaux ou culturels et en les reliant entre eux. Moi j'ai passé le concours en première année, donc le programme portait sur le XXe siècle ; j'ai révisé mes dates dans le Berstein & Milza sur le XXème siècle, mais j'ai surtout travaillé à la lecture d'Hobsbawn et son "âge des extrêmes" (c'est gros, mais c'est souvent follement intéressant), et cette méthode m'a bien réussi.
Donc : lire un ouvrage historique ou historiographique parmi les plus récents, l'utiliser et pourquoi pas même le citer...

Il y a aussi une épreuve de géographie (ou d’économie, au choix), mais j’ai eu une note assez mauvaise. Je n’ai donc pas vraiment de conseil à donner, si ce n’est de bien réviser le vocabulaire économique (pour ceux qui prendront l’épreuve d’éco).

 Un dernier conseil, pour l'épreuve de langue, se renseigner sur l'actualité, et les "issues" du moment, s'imprégner de leur vocabulaire, technique notamment, cela peut être très utile. Pour cela, lire, ou au moins feuilleter de temps en temps des revues telles que (pour ce qui est de l'anglais) "Newsweek", "Time" ou "The Economist", voire même s'y abonner si cela est possible, sera une bonne chose.
 
 

Vivement la quille

Sur Sciences-Po

Questions-réponses (lettre d'un lecteur)
 

Sur la "masse de travail" à Sciences-Po.

> Voilà, je suis en terminale ES et j'aimerais bien rentrer à
> sciences po, vraiment.
> Ce n'est pas trop la masse de travail (il paraît qu'elle
> est phénoménale) qui me fait peur, y a pas de pb da ce côté
> là.

De toutes façons, il ne faut pas croire que la masse de travail à Sciences-Po est "phénoménale" ; rien à voir, par exemple, avec ce que peuvent subir de pauvres petits prépas, au moins dans certains lycées.
Peu d'heures de cours, des exposés (beaucoup), mais que l'on préparer assez rapidement, en quelques heures -puisqu'ils doivent durer entre 7 et 20 minutes selon les cours.

Quant à la masse de travail pour préparer Sciences-Po, il suffit, par exemple, en histoire, de bien apprendre son Berstein et Milza sur le XXème siècle, et éventuellement de profiter de l'été pour lire ou au moins survoler un livre d'historien comme Hobsbawm (L'âge des extrêmes).
 

Sur la Prépa d'été (au Lycée Lakanal)

> Moi, surtout je m'interroge sur l'ambiance. J'aimerais
> bien concilier bonnes études et bonne ambiance.
> - déjà, j'hésite un peu à aller à la prépa d'été. Je
> sais que les gens sont là pour travailler, mais, si il y a
> des gens parmi vous qui y ont été, quelle est l'ambiance
> est-ce qu'on rigole? est-ce que les contacts sont faciles?
> travaille-t-on à tel point qu'on n'a pas trop le temps de
> se parler? l'ambiance en cours?

Pour ce qui est de la prépa d'été, j'ai été à celle qu'organise le lycée Lakanal à Sceaux. Ils recrutent après un petit test, mais l'avantage, c'est le prix assez bas (2500 balles environ je crois -je parle en francs) par rapport aux prépas privées.
La prépa commence à la mi-juillet.
On n'a cours que le matin.
Il fait bon, l'ambiance est très décontractée, et le midi, profs et élèves mangent sous les marronniers, au soleil. Monsieur Clerté sort sa bouteille de derrière les fagots, et tout ce monde plaisante et rigole.
Les gens sont sympas. Esprit de corps, très rapidement. Pas de concurrence.
Les contatcs sont en effet très faciles. Pas rare de se faire deux ou trois très bons amis. Sans compter un nombre astronomique de connaissances utiles.
On apprend beaucoup, on révise, on nous remet les idées bien en place. On nous tanne avec les conseils élémentaires pour le concours.
En quelque sorte, il s'agit d'une mise en condition pour le grand jour.
Et puis, l'après-midi, il n'est pas rare de voir des gens se faire un petit foot avec le prof d'histoire, ou travailler et lire tranquillement en groupe, dans l'herbe ou dans une classe ensoleillée.
Et puis, comme le taux de réussite est important, à la rentrée, on connaît bien la moitié des élèves de première année.
 

Sur l'ambiance à Sciences-Po

> - une fois qu'on est rentré: quelle est l'ambiance dans
> l'IEP-même. On me dit beaucoup qu'en province c'est mieux
> parce que les gens sont moins stressés, qu'ils prennent
> plus le temps de se parler, que dans des villes de province
> étudiantes, on rencontre plus d'autres étudiants que dans
> Paris qui est trop grand? Qu'en pensez-vous?

Oui, c'est vrai et nous devons l'admettre, Paris est plus grand que Rennes ou Lille ou Grenoble.

Mais on s'aperçoit vite qu'en fait, Paris est un village. Difficile de ne croiser personne de connu tant qu'on se promène entre le 5ème, le 6ème et le 7ème arrondissement. Difficile de ne pas tomber sur un ami quand on va à la bibliothèque, à Beaubourg ou à Sainte-Geneviève. Pas rare de tomber sur un camarade en allant au cinéma.
Et puis, l'ambiance est bonne. Assez rapidement, ceux qui ont un appart dans Paris invitent, font des fêtes.
Sans compter les nombreuses soirées organisées par le bureau des élèves ou l'association sportive.
Ce qui est embêtant, surtout au début, c'est que l'on se sent souvent frustré de ne pas bien connaître les gens qui sont assis à côté de vous pendant les cours.
Mais cela vient. Peu à peu. Il y a d'abord les exposés de groupe, qui rassemblent et fédèrent des étudiants.
Il y a les deux cafétérias, le hall, point de rendez-vous essentiel. Et le jardin, avec ses bancs et sa pelouse.
Les étudiants sont, pour la plupart d'entre eux, des personnes ouvertes, tolérantes aussi, souvent intelligentes, et parfois même très cultivées.
Pour les amateurs, on trouve aussi quelques rares demi-fachos, des royalistes pince-sans-rire, des chevènementistes, des amateurs de foot, des fous, et quelques imbéciles patentés.
Bref, il y a de tout à Sciences-Po, alors comment ne pas se trouver de quoi se faire quelques bons amis ?
Les profs sont généralement très accessibles en dehors des cours. Ils se veulent le plus proche possible de leurs élèves, et prodiguent avec enthousiasme conseils de lecture et pistes de recherche pour les exposés.
 

Pourquoi ne pas aller à Sciences-Po (critique d'une école de l'oubli)

>J'aimerais connaître vos regrets, les
> choses qui vous plaisent à l'IEP...

Personnellement, je regrette parfois d'avoir abandonné ma prépa littéraire pour Sciences-Po. Je m'ennuie considérablement. Je trouve que l'enseignement de base qui nous est donné dans cette maison est très lacunaire, insuffisant. Pour quelqu'un qui veut chercher à tout connaître et à tout savoir, c'est même très agaçant.
Des connaissances que nous ingurgitons en grande quantité pour faire nos exposés, il ne reste en général pas grand-chose deux ou trois mois plus tard. L'importance donnée, dans ce genre d'exercice, aux apparences, est absolument dégoûtant. La plupart du temps, les professeurs accordent plus d'importance à la forme qu'au fond. Ainsi, un exposé recopié dans un manuel, mais bien dit et tenant en dix minutes chrono, vaudra une note excellente à son "auteur".
En outre, si la place accordée à l'économie est peut-être trop importante (« initiation à l’économie », conférences et cours d’histoire économique, et même des cours "d'initiation à l'entreprise!"), celle de la culture générale en revanche est bien trop faible.

Depuis un an, c'est vrai, une conférence de "lecture" -c'est-à-dire de littérature- et une, facultative, de langues anciennes ont été ajoutées au programme. C'est un bon début, ceci dit.

Le bon côté de Sciences-Po, c'est le fait qu'il n'y a pas beaucoup d'heures de cours, et beaucoup de temps libre. Ce qui permet de s'organiser librement. Attention, cela peut être aussi un piège très dangereux.

Mais aussi, cela permet de faire un tas de choses intéressantes à côté de Sciences-Po. Et comme nous sommes à Paris, en plein quartier de Saint-Germain des Prés, à deux minutes du sixième arrondissement, des jardins du luxembourg et de mille choses encore...
 
 

Le Site de Sciences-Po
La dissert de Nicolas Pétriat.
 
 

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