"Dieu existe parce que c'est écrit là." 

Certains ajoutent même parfois : "Un point c'est tout, et les pécheurs iront brûler en enfer.", voire même encore "Tremble, pécheur !" 

Le conseil avisé de l'Athée Pierre :
1. Comment se comporter avec un croyant bête ?
Ce genre de personne étant généralement de commerce peu agréable, ennuyeux, voire même agaçant, et leur réflexion étant inexistante, leur pensée enfermée dans un cercle comme dans un petit fortin leur permettant de repousser toutes les objections, d'ignorer les questions et les doutes, et d'une manière générale, de refuser toute espèce de dialogue vrai, il sera conseillé d'éviter autant que possible leur compagnie.

2. Peut-il arriver à un être intelligent de se lier d’amitié avec un croyant bête ?
Il peut en effet arriver que certains croyants bêtes soient pourvus de qualités sociales évidentes (bonnes blagues, connaissances, apparence physique avenante, qualités artistiques, etc.) ; dans ce cas, on se contentera d'éviter d'aborder en leur présence tout sujet religieux, à moins de vouloir absolument perdre trois heures dans des discussions qui, pour les raisons exposées plus haut, ne sauraient qu'avorter lamentablement.
Cependant, je me dois d’avertir le lecteur (et ce n’est pas sans serrement au coeur) de ce que la question religieuse et votre désaccord vraisemblablement définitif sur cette question constitueront, fort probablement, et à plus ou moins court terme, un obstacle infranchissable à tout approfondissement de vos relations.

Vous voilà prévenu. 

"Dieu ne se prouve pas. Il se sent." 

Le conseil avisé de l'Athée Pierre :
Dans le contexte d'une discussion à thème religieux, des objections très simples (Q) pourront leur être exposées :

Q : Pourquoi est-ce que je ne "sens" rien, moi ? 
A : C'est parce que tu n'es pas prêt à recevoir Dieu ; si tu l'attends, si tu l'espères, alors il viendra à toi. 
Q : Donc, tu voudrais que je mette dans un état d'attente mystique... Dans ce cas, la chose se fait mécaniquement, bien sûr... Q : Mais pourquoi décider d'attendre Dieu, plutôt qu'autre chose ? Que se passerait-il si, au lieu d'attendre Dieu, j'attendais, par exemple, Satan, le néant absurde, ou le moule à gauffre intercosmique ? Q : Il se pourrait fort bien que j'aie moi aussi une révélation mystique de l'inexistence de Dieu... 

Que faire si l’adversaire (A) tente une relance ?
A : Essaie, et tu verras... 
Q : Qu'est-ce que tu dirais, si je te disais que j'ai déjà essayé en effet d'attendre, non pas dieu, mais le néant, et qu'en effet le néant s'était imposé à moi, dans toute sa splendeur obscure et magnifique ?
Mais ce genre d’expérience, j'appelle ça une expérience mystique, et je ne crois pas aux expériences mystiques ; il me semble plutôt qu'une expérience mystique est le fruit d’une réaction naturelle, biologique, chimique et même presque mécanique d'un cerveau affaibli par la fatigue ou par la faim, par des évènements bouleversants, ou par la soudaine exaltation provoquée par une expérience sensible : l'écoute d'un morceau de musique, la vue d'une oeuvre picturale ou d'une sculpture, l'architecture imposante d'un lieu de culte. 
De même, la pratique du jeûne, ou les exercices physiques (catégorie dans laquelle j’ajoute la prière, pratique qui est une négation de la nature éminemment mobile et même remuante de l’être humain), pratiques auxquelles se livrent certains prêtres, en effet, rapprochent de Dieu : ils permettent de situer le corps dans les conditions favorables à une sorte de transe mystique plus ou moins accentuée, pour ne pas dire d'un délire, que je rapprocherais des effets d'une forte fièvre sur un esprit humain. 
Voilà pourquoi ce genre d'expérience ne prouve rien d'autre que la faiblesse de l'esprit humain, sa dépendance extrême à l'égard de l’état du corps, mais aussi qu’un homme peut se persuader de n’importe quoi, pourvu qu’il le souhaite et l’espère. 

Il suffira alors d’achever l’adversaire (A) par cette conclusion assassine et sans appel :

Q : Or, les expériences mystiques sont peut-être les seuls modes de rencontre avec l’Etre Suprême ; et si les expériences mystiques ne sont plus crédibles, toute chance de rencontrer Dieu disparaît alors, et Dieu reste ainsi, définitivement, improbable. 

"Dieu n'existe pas, et d'ailleurs je lui pisse à la raie et j'emmerde tous les curés" 

Le conseil avisé de l'Athée Pierre :
Si les athées bêtes sont en général plus rigolos que leurs homologues croyants (parce que, bien souvent, ils disent des gros mots), une discussion avec ces personnes sur le terrain religieux peut s'avérer là encore des plus fastidieuses. 

Comme le dit si bien je ne sais qui « C’est toujours adorer ses Dieux que de leur jeter des pierres ». 

Il peut cependant être possible de convertir un athée bête à l’agnosticisme, c’est-à-dire, de le convaincre que toute affirmation sur le plan religieux est invérifiable, et que, par conséquent, il faut s’en tenir au doute, du moins dans une discussion. La vérité ne s’éprouve pas, elle se prouve seulement. 
Admettre que les religions sont probablement toutes des fables destinées à satisfaire la soif de sens et à apaiser la peur existentielle de la mort. 
Montrer qu'en revanche rien ne peut nous prouver qu'il n'existe pas un sens à l'univers, un sens inintelligible à l'homme car relevant d'une dimension supérieure, et peut-être même, pourquoi pas, une conscience "divine". 
Dans l’impossibilité où se trouve un être humain de conclure rationnellement à l’existence ou à la non-existence d’une entité d’ordre divin, un être intelligent se doit d’en rester au doute. « Faire comme si Dieu n’existait pas », plutôt que de lui cracher à la gueule. 
A partir de cette règle simple, le compromis avec n'importe quel être intelligent, croyant ou non, devient possible. De cet accord pourra naître une morale nouvelle destinée à l'humanité entière, religieuse ou non. 

Le conseil avisé de l'Athée Pierre :
Etoffer l'argumentaire fruste de ce genre d'athée. 
Lui montrer qu'il a peut-être tort de ne croire que ce qu'il voit. 
Lui suggérer qu'il ne peut pas savoir si quelque chose de surhumain est possible, puisque par essence (et très logiquement), les hommes sont incapables de comprendre ce qui les dépasse. 
Lui instiller à doses homéopathiques le doute sur ses certitudes mal assurées. 

"Aujourd'hui, il y a des choses que la Science peut expliquer : la création de l'univers ne s'est pas faite en sept jours, elle est le fruit d'une lente évolution. Au départ, il y a le big-bang, tout ça..."

Les nouveaux croyants sont une espèce très répandue dans notre galaxie.

Il existe de nombreuses formes de croyances : en réalité, tout système d'explication du monde, toute affirmation d'un principe supérieur, ou prétendue mission assignée à l'humanité ou à telle partie des humains, est une croyance ; il nous faut préciser cependant que toutes ne sont pas égales : certaines sont plus dangereuses que d'autres.
 

Le conseil avisé de l'Athée Pierre :
Montrer qu'il n'y a là qu'une croyance comme un autre. Que, en outre, tuotes les explications du monde, qu'elles aillent plus ou moins loin, plus ou moins près de "la vérité", ne font en fait que repousser un peu plus la question: "Pourquoi quelque chose plutôt que rien ?". Montrer qu'il y a peu de chances pour que l'on trouve une réponse à cette question. 

Ce qui est sûr

ARRRRGGH !!!